EMDR et violences sexuelles

emdr montpellier

Etat des lieux

Les violences sexuelles désignent tous actes sexuels commis avec violence, contrainte, menace ou surprise. Ces violences portent atteinte aux droits fondamentaux de la victime.

Particulièrement traumatisantes, elles sont très fréquentes et n’épargnent aucun milieu. L’Organisation Mondiale de la Santé en 2014 rapporte qu’environ 20% des femmes et de 5 à 10% des hommes déclarent avoir subi des violences sexuelles pendant leur enfance.

L’enfance, censée être une période de vie « sous protection » des proches, est pourtant le moment où ce type de violences est le plus fréquent. De même pour les personnes en situation de handicap.

Le constat est tout aussi alarmant concernant les adultes qui sont chaque année 102 000 -86 000 femmes et 16 000 hommes- à être victimes d’un viol ou d’une tentative de viol en France métropolitaine (CVS, INSEE-ONDRP, 2013).

Lorsque les victimes portent plainte (moins de 10%), leur voix est souvent mal entendue, leur parole remise en question, rajoutant de la culpabilité, de la honte, à un traumatisme si dur à verbaliser. Les chiffres le montrent : en 2013 pour 11 510 plaintes enregistrées pour viol, seulement 1196 ont débouché sur une condamnation (article « Le viol est le crime le plus répandu en France, mais reste également le plus impuni »). Rappelons que le viol et les agressions sexuelles sont pourtant reconnus comme des crimes et délits.

Les victimes de violences sexuelles, faute d’être reconnues et prises en soin, vont développer des stratégies hors normes et non adaptatives pour survivre à leur mémoire traumatique. Elles risquent de surcroît de revivre ce type de violence (7 victimes sur 10 selon les résultats de l’enquête Impact des Violences Sexuelles de l’Enfance à l’âge Adulte, 2015).

Conséquences des violences sexuelles sur les victimes

Le traumatisme engendré par des violences sexuelles est majeur et entraîne chez les victimes des séquelles psychologiques et neurologiques visibles par IRM !  Ces séquelles sont la cause d’importants dysfonctionnements émotionnels et mnésiques (par exemple des pertes de mémoire dans l’enfance).

Les victimes peuvent ressentir une très grande souffrance mentale, une perte d’estime de soi, un retentissement sur leur vie professionnelle, sociale, affective et sexuelle. Elles peuvent avoir un sentiment de « mort psychique », se sentant réduites à l’état d’objet, leur quotidien devient très difficile.

L’impact sur la santé est très important. On peut retrouver des troubles anxieux, dépressions, troubles cognitifs, troubles du sommeil, troubles alimentaires, addictions et conduites à risques, maladies cardio-vasculaires, troubles gynécologiques…

Face à la violence de ce type d’agression, le cerveau « disjoncte » ! Il ne peut pas faire son travail d’encodage et de stockage de la mémoire émotionnelle et sensorielle des violences qui reste bloquées sans possibilité de passer en mémoire autobiographique.

C’est ainsi que les victimes peuvent vivre des flashbacks, des cauchemars, des attaques de panique…

L’EMDR pour les victimes de violences sexuelles

La thérapie EMDR est tout indiquée pour les personnes victimes de ce type de traumatisme.

Le but étant de permettre à la mémoire traumatique de se transformer en mémoire autobiographique, de soulager ainsi les symptômes et permettre une récupération neurologique grâce à la neuroplasticité du cerveau.

Bien entendu l’accompagnement des victimes est également clinique, il est important de mettre des mots, de faire des liens, d’analyser ses comportements pour mettre du sens.

Il faut reconstituer avec la victime son histoire en se reconnectant avec sa personnalité et en restaurant sa dignité.

Grâce à la thérapie EMDR, nous traitons les mémoires traumatiques de manière consciente en utilisant un protocole précis. Les évènements ne sont pas oubliés, mais tout l’aspect émotionnel qui y est associé s’apaise. Le traumatisme perd son impact sur la vie quotidienne de la victime qui observe une amélioration significative de sa qualité de vie.

Petit à petit, on arrête de survivre pour (re)commencer à vivre.